vendredi 22 septembre 2023

Aller voir si ça passe...

 


Aller voir si ça passe même si il y a que peu de chance…


Ça fait longtemps que le sommet aux 3 frontières me trotte dans la tête.
Et puis ce versant de la Fouly où le tourisme est resté très diffus est peut être un modèle pour le tourisme futur: quelques remontées mécaniques ont poussé par ci par là; des troupeaux s’étagent aux milieux  des alpages, un sentier de rando très fréquenté ( cosmopolite TMB) permet le maintien de quelques commerces ouverts. Mais la rando c’est quand même un impact asssez soft, et puis les randonneurs sont fatigués après la journée, ils ont pas envie d’importer la ville à la montagne avec l’agitation, le bruit qui va avec. ( le concept de « station intégré » quoi, avec comme cerise sur le gâteau post industriel les ersatz de « folie douce », modèle de boîte de nuit sur les pistes…).
Mais la logique de l’industrialisation de tout : loisirs, agriculture semble avoir épargné ce coin aux confins.

Pour être en harmonie avec ce lieu on se présente alors sans aucune logique de rentabilité de l’effort, de succès à tout prix, de « prestige de la course », de photo instagrammable… sans logique quoi, juste le plaisir d‘aller voir la haut parce que ça fait rêver: le rêve est le début de tout. Et pourquoi la plutot qu’ailleurs ? Parce que là il y avait dans l’imaginaire des images, des récits, des envies de voir cette belle pyramide posée au fond du cirque d’Argentiere.
Bon belle pyramide c’est quand on est à Argentiere; pas quand on approche le refuge de la Maye par un sentier « droit en haut ». Comme souvent les visages changent suivant les angles de vue et il faut se convaincre que la montagne convoitée est bien ce tas de caillou.
Un petit repérage aux heures vespérales permet d’imaginer un cheminement raisonnable. Mais on voit pas tout. Merde on a pas de drone. Ça aurait permis de voir mais ça nous aurait avancer à quoi ? Plus de plaisir de la découverte, de l’inconnu qui est quand même le sel de notre activité.
Levé tôt, le glacier semble passé au prix de quelques détours, puis de quelques montées descentes dans les crevasses; super école de glace en tous cas pour le jeune qui accompagne.
Éviter les zones de séracs, de ponts de neige fragilesEt puis renoncement, ne pas insister trop est une façon de rester courtois avec son rêve.

Reste le chemin parcouru, les valeurs partagées et transmises et puis rien d’autre que les traces des pointes des crampons sur ces quelques milliers, million, ( encore beaucoup quoi) de mètre cube de glaces.

dimanche 18 juin 2023

Je suis le rocher

 Le parking est plein de jeunes collégiens de 3ieme d'un canton du fin fond du Cantal. 

Les Chemins Noirs de Tesson, cela évoque quelque chose pour vous? Et bien sur ces fameux chemins, tout au moins à proximité, il y a des gens, des hommes qui vivent et qui, pour beaucoup comme ces chemins s'abandonnent et se laissent enfermer sur eux même. Le monde rapide et mobile qui se répand le long des autoroutes et du TGV, artère vitale de notre pays irrigue de fantasme ce réseau de capillaire qui se nécrosent malgré quelques vélléités de renouvellement par le télétravail et l'importation de migrant , sous le manteau hein les migrants...


Ils ont l'assurance que donne le groupe, surtout les garçons qui parlent fort. Les musulmans, inexistant ou alors plus que discrets car pas trop idiots ont les oreilles qui sifflent! Ils parlent fort mais n'ose regarder le rocher qui se dresse au dessus du lac. Ces rochers ne sont pas dans leur réalités. Ils existent comme des bornes aux confins, balises d'un univers de champs, patures et forêt. 

Les horizons sont le foot, pas simplement le football de leur patelin mais le foot et tout ce qui dégouline des médias mainstream à commencer par la TV, qui dans ces replis de la France, trône toujours dans le salon, en taille xxl. Toujours allumée, fenêtre ouverte sur un monde inquiétant, plein de dangers étranges et étrangers, fournisseur de rêves et d'horizons impossibles: un monde bling bling et artificiel, où les milliardaires crame en 1 seconde ce qu'ils peinent a dépenser en 1 siècle. Un monde où finalement la différence entre les puissants et les misérables n'est pas si éloignées de l'amplitude qui existait entre les maîtres et les esclaves d'antan. Car la liberté c'est bien mais quand l'espoir et la confiance s'éteignent, surgissent l'abrutissement, la vulgarité et finalement la misère à tous les niveaux: la liberté n'existe pas. Car c'est un effort la liberté; 

Ils ont les pieds dans la boue, vibrent au son du calibre 12 et les Massey Ferguson les font toujours s'extasier. Ils tremblent face au rocher qui se dresse au dessus des pâtures. pas très haut quand même, mais ce rocher représente la mainmise de la cité sur leur univers. Le regards des pratiquants de sports nature, issus majoritairement des métropoles est bien différent de celui des ruraux, des locaux qui se sentent dépossédés de leur territoires intimes et, double peine, arrièré, idiots. Ils perdent confiance, la peur terrible s'installe; la peur qui génère les pires sentiments, les pires idées :" Tu verras ce que je leur ferais moi aux mulsumans!" 

En creusant un peu dans leur culture, dans leur savoir transmis par leur pairs, par la tradition, par les usages, par la façon de faire, ils connaissent beaucoup mais cette richesse est enfouie, insoupçonnée, perdue.

Le guide distribue les baudriers, ils le prennent , le regard fuyant, quelques ricanements fusent mais se perçoit un léger malaise pour ces balèzes.  Quelques références à Ko Lanta ou a un blockbuster hollywoodien semblent incontournables. En effet les écrans s'emparent ces dernières années comme la pub d'ailleurs,  de l'univers de la montagne et de la grimpe, en passe d'être aspiré par la consommation de masse!

Le guide lui vient de la ville, il est né au coeur du bitume, est passé souvent par les universités et s'est décalé vers les ravins et les falaises en quête d'un mode de vie alternatif, bercé par le mythe du Yosémite et des 2 Patrick. Ces zones qui n'étaient pas nommée par les paysans; ces non lieux peu à peu sont devenu des spots, désirables. 

La devant eux, ce rocher parmi les rocher est Le rocher de la Via ferrata. Il va falloir monté par les barreau pour voir la nature, pour avoir des sensations  quel intérêt?, des émotions soit disant... Et c'est dangereux! 

"Le tracteur dans les champs en pente c'est dangereux aussi "pourraient ils dire. Combien de morts au champ  (fauché)  d'honneur sous leurs tracteurs écrasés? Et ce câble qui tient 15 tonnes: ca peut pas péter affirme le bon sens paysans. Mais non ils semblent étranger, au milieu des prés, a ce qu'ils vont faire!. Tout les encombres et surtout leurs grands corps adolescents et ce matériel qu'il n'arrivent pas a nommer ni a enfiler ni a manipuler Combien de journées passées dans leur enfance à crapahutter dans les "tertres" sans matériels? Et là un embarras palpable, une gène, une incapacité à s'adapter, un blocage et une peur surgie du tréfond, la peur de pas y arriver qui empêche la nouveauté d'arriver. 

Le guide lui est chez lui dans ces rochers, sur ces spots où il gagne sa croute en vendant du rêve ou encore plus (ser) vilement, soumis à la mac-donalisaton générale du monde, vendant des  activités plus ou moins aseptisées avec le risque sans le risque.  

Peu à peu il se rapproche  de la matière brute et s'éloigne des câbles et autres aménagements ( sur-amenagement). Les années passées à arpenter les pentes de toute nature ont déplacé le curseur et le coté technique laisse la place au regard plus animal du cheminement. Les rochers lui parlent peu à peu, tous comme les sentes. Nait un jour un lien intime avec elles: les plantes, les petites bêtes, les plus grosses, les courants d'air...le petit ruissellement.  A force d'être là, il devient peu à peu la roche, la plante ...Le citadin qu'il fut s'enracine presque à son insu dans les détails, une sensibilité se faufile dans ses regards. Le citadin au contact de la nature affute son regard façon paysan. 

"Monsieur, je veux pas y aller, je vais pas y arriver...à grimper par les rochers!"

 Les mains déjà forgées par les travaux des champs sont crispées sur les mousquetons, le regards fuyant sous le front bas renonce déjà.

Le groupe est au pied du panneau de la via. Devant eux , un groupe de jeunes collégiens également, clients d'une célèbre marque jadis connoté "la montagne pour tous". A voir leur tenue il semblent que cela soit  désormais les vacances pour jeunes CSP + des métropoles. Ces derniers, sans aptitudes particulières,  ont tous déjà fait, déjà vu, déjà expérimenté non pas à la via férrata mais à la NOUVEAUTE.  Ils s'élèvent avec une certaine bonne humeur. 

Ne plus être parti prenante, regarder le train passer sans savoir comment y monter, sans aussi comprendre pourquoi y monter...Englué dans les contradictions de l'agri bashing et ne plus trouver au fond sa place, même sur leur propre terre.  


 

lundi 24 avril 2023

Métavers... si si c'est vrai, regarde dans ton casque de réalité virtuelle, tu seras beau, enfin si tu payes


J'étais assis; ca tombe bien car cette pub est quand même inquiétante non? Enfin pub, même pas, on a l'impression que c'est une évidence qui est révélée au pauvres humains, lecteurs des hebdomadaires de la gauche Brahmane si bien décrite par Thomas Piketty. 
Méta est donc un bienfaiteur désintéressé, au service du bien public? Je croyais que c'était l'Etat dans nos pays encore sociaux démocrates. Ca vous fait pas froid dans le dos vous cette communication élaborée par les meilleurs services comm de la planète ( où travaillent les plus doué d'entre nous: grandes écoles, moyens illimités etc...). 

C'est tout lisse, comme un suppositoire c'est fat pour passé et fondre, infuser sans douleur. 

Quelle prétention quand même de penser qu'un système qui est complètement artificiel puisse remplacer des vraie sorties scolaires dans la vraie nature, voir des vraies choses, qui se touchent "en vrai" et dont la perception peut être différente d'un individu à l'autre.

 C'est presque (complètement) totalitaire de vouloir donner à voir le monde, la réalité avec un seul regard, une seule sensibilité. Et peut on encore parler de sensibilité, regard quand on évoque une série d'algorythmes élaborés par quelques personnes aussi compétentes et bienveillantes ( je suis un éternel optimiste) soient t'elles??

Quelle prétention de penser que l'on peut créer une réalité virtuelle? n'est ce pas un oxymore? Où est il mentionné dans cette communication que ce ne sera qu'une interprétations des connaissances actuelles. Où est il questions des différents regards portés sur cette nature. Et puis surtout où est il mentionné que cette nature existe sans Méta, sans les Hommes, sans internet...

La nature se chargera sans doute elle de débrancher les prises de courants sans lesquelles Méta n'est absolument rien, sauf des truc sur un écrans et surtout dans les cerveaux bien dressés, bien rangés, bien disciplinés qui veulent évidemment le bien commun, la connaissance universelle etc...

Et si vous n'avez plus d'eau chaude au robinet, allez prendre votre douche dans le Métavers!




 

mercredi 28 septembre 2022

Une saison de guide...


 Une saison d’été: c’est des sommets nouveaux ; ou pas: mais toujours différents. C’est des pas, des pas, des cailloux, encore des cailloux, des pentes de neige,de glaces ( souvent cet été), des mouvements d’escalade plus ( vers milieu matinée) ou moins ( a 5 heures du mat) harmonieux, un sac toujours sur le dos et des questions toujours pleins la tête: la météo, la réservation du refuge, l’horaire de la benne, de l’orage , ça passe sur l’arête ou sur le flanc? Je tire une longueur ou pas? Il est fatigué ou pas ? Je mets les crampons ou pas…




Souvent des petites fleurs égayent une moraine, une marmotte siffle, le chocard nous fait de l’œil pour gratter une miette: la vie est un solide virus pour contaminer des endroits pareils !




 Un silence epais, immense, profond. A sa surface parfois les bruits sourds du glacier et ceux tonitruants bien que différents de la chute de pierre ou de séracs.
Les paroles des hommes sont ici ramenées à leur juste place. Et si les glaciers maigrissent, si les flancs des pics sont décharnés, si le mode de vie basé sur le gaspillage et la déconnection totale avec la nature ( qui est à ces débuts: cf les Metavers) a modifié des équilibres: les montagnes qui ont vu naître homo sapiens le verront s’éteindre.
La saison d’été, c est aussi une corde qui relie à l’autre. Cette corde assure, rassure, embête, énerve. Elle est plus ou moins longue, plus ou moins neuve; mais elle véhicule toujours des « choses » qui ne rentrent pas dans les tableurs Excel: des émotions; et mieux même des émotions partagées. Et c’est sans doute pour ça qu on va la haut, on va chercher un truc qu a quelques chose à voir avec ce qui nous dépasse.

lundi 6 juin 2022

Régate ...reflexions

 Je découvre le monde de la voile...normale pas le Vendée Globe hein!!!

Départ de régates ordinaires...les préparatifs sont méticuleux, les voiles installées, les drisses et écoutes bien lovées ( ça jargonne ça fait toujours sérieux! ) et c'est pas pareil quand même! 

S'approprier les mots c'est le début de l'immersion dans cet univers. 

Les tenues de pont sont arborés fierement et celui qui il y a 2 minutes était un petit presque vieux attablé devant sa caravane pépère se transforme en quasi Tabarly boucané...Comme partout et même chez les guides on y trouve celui qui est soucieux de sa tenue et celui qui l'air détaché soigne son aspect déguenillé. 

Les grandes voiles claquent au vent et le départ est enfin donné...les navires plus ou moins fringant s'élancent lentement et ne disparaissent pas à l'horizon. I tourne et retourne à quelques centaines de mètres du départ! l'aventure escomptée à la vue des tout ces préparatifs laisse place à une lutte  acharnées pour quelques centimètres... Au début un peu déçu de constaté que la voile, où souffle l'imaginaire du grand large est elle aussi saucissonnée par les affres de la compétitions et son lot de chrono et de réclamations! 

La montagne a accouchée de l'escalade indoor, la voile de la petite régate autour de 4 bouées sur un plan d'eau...

Enfin, à bien y regarder. Il y a aussi cette petite lueur qui brille dans les yeux de ces, finalement, attachants personnages. Un peu la même que celle présente chez ceux qui fréquentent les hauts lieux...les inutiles cimes enneigées ou pas. Cet inestimable inutile, couplé à la grandeur réelle ou symbolique des grands espaces: c'est ce qui donne toute sa valeur à ces tranches de vie. 



 

La lueur, la flamme qui s'allume dès lors que l'on a le luxe suprême, celui d'une certaine liberté, et les voiliers sont de superbes instruments de liberté, des symboles d'horizons lointains. Tirant des bords entre 4 bouées, c'est toujours le vent qui remplie les voiles; quoi de plus libre que le vent? 


 

mardi 3 mai 2022

Le profit empêche de profiter, vive l'esprit du Profit ( Christophe)

 Optimiser

on est dans le temps de l'optimisation!

Alors pour optimiser ma rentabilité, productivité je vais calculer, calculer ; le coût, le temps passé etc...

Ceci afin de rendre le plus efficient le rapport entre ce que cela me côute et me rapporte: le bénéfice, le profit quoi.

Que de temps passé à s'embêter avec des chiffres juste pour à la marge souvent gratté un petit peu plus...qui ne peut être significatif que dans une logique de production de masse...qui dans le domaine du loisir amène à produire des "activités accessibles à tous", sans saveurs, calibrées, standardisées: des (big) Mactivité n'est ce pas§ Produites pas des personnels sous qualifiés, sous payés pour des jobs répétitifs et abrutissants.

Tout foulecamp

Aujourd'hui je vais prendre mon sac à dos comme hier, je ne vais pas compter les pas, ni faire de coefficient en fonction du risque de sérac ou de pierre, de la météo ou du nombre de personnes chiantes. La journée à un prix fixe, c'est presque toujours le même, quelques soit la peine ou le plaisir, souvent intimement liés. Quelle tranquillité d'esprit! la paix n'a pas de prix n'est ce pas!!

Parfois on serait tenté de calculer le prix sur 2 personnes et en prendre plus, sans ajuster le prix, ce qui génère une marge: le profit qui donc est de l'argent gagné une fois que tous les coûts sont couverts ( matériel, main d'oeuvre , communication etc...) . 

On pourrait presque penser que c'est un peu du vol non ? 

Notre monde, notre société de consommation est stimulée essentiellement par cette quête du profit, justifiée moralement par soit disant une prise de risque...peru mais pas réel.

La haute finance en est son acmée: on prend des positions, on achète on vend plusieurs fois par seconde;;;ON PERD ET ON GAGNE DES CHIFFRES SUR UN ECRAN; quelle misère, quelle pauvreté de l'âme: tous cela pour avoir au poignet la dernière plus chere Rolex ou autre hochet pour adulte.

Pour ce qui est des risques, seul  un Profit peu en parler; il s'appelle Christophe et est encore un grand guide à la compagnie de Chamonix. La directe américaine en solo intégrale, le K 2 et maintes autres ascensions  sont des prises de risque qui forgent l'homme et l'âme d'un métal qui ne s'achète pas!



lundi 14 février 2022

La vie, cette farce qu'il faut BIEN mener...

 

 Qui ne veut pas voir d'ours ne va pas au Groenland, ou alors un ours farçi!

Rimbaud n'était pas un optimiste dirait on? 

A moins que le BIEN ne fut pas une résignation mais un objectif? 

On pourra toujours lui demander

Enfin si ceux qui croient à la vie éternelle on raison! et qu'il a envie de nous causer car ça fait du monde depuis Lucy, qui mange les pissenlits par la racine. 

La vie, cette farce qu'il faut mener à BIEN alors? 

Moins classe, presque une phrase de communiquant, plate.

Bientôt l'heure de se coucher...après une journée de plus à mettre les gens dans la merde et les en sortir...

Quel drôle de monde: DEVOIR , pour des gens occupant souvent de hautes responsabilités, ayant étudiés de longues années, SE METTRE VOLONTAIREMENT dans des situations périlleuses (merdiques) pour se sentir vivre et libre. 

Gravir une montagne par exemple, et par son coté le moins commode, à la saison la moins commode. Etre chargé comme un bourricot, se cailler le cul, se perdre, dépenser son fric en matériel, en guide, en voyage. 

Et en plus ETRE PRIS très au sérieux...

FARCE : Plaisanterie bouffonne, voire grossière, que l'on dit ou fait pour divertir les autres mais, plus souvent, pour s'amuser à leurs dépens.