Aller voir si ça passe même si il y a que peu de chance…
Ça fait longtemps que le sommet aux 3 frontières me trotte dans la tête.
Et puis ce versant de la Fouly où le tourisme est resté très diffus est peut être un modèle pour le tourisme futur: quelques remontées mécaniques ont poussé par ci par là; des troupeaux s’étagent aux milieux des alpages, un sentier de rando très fréquenté ( cosmopolite TMB) permet le maintien de quelques commerces ouverts. Mais la rando c’est quand même un impact asssez soft, et puis les randonneurs sont fatigués après la journée, ils ont pas envie d’importer la ville à la montagne avec l’agitation, le bruit qui va avec. ( le concept de « station intégré » quoi, avec comme cerise sur le gâteau post industriel les ersatz de « folie douce », modèle de boîte de nuit sur les pistes…).
Mais la logique de l’industrialisation de tout : loisirs, agriculture semble avoir épargné ce coin aux confins.
Pour être en harmonie avec ce lieu on se présente alors sans aucune logique de rentabilité de l’effort, de succès à tout prix, de « prestige de la course », de photo instagrammable… sans logique quoi, juste le plaisir d‘aller voir la haut parce que ça fait rêver: le rêve est le début de tout. Et pourquoi la plutot qu’ailleurs ? Parce que là il y avait dans l’imaginaire des images, des récits, des envies de voir cette belle pyramide posée au fond du cirque d’Argentiere.
Bon belle pyramide c’est quand on est à Argentiere; pas quand on approche le refuge de la Maye par un sentier « droit en haut ». Comme souvent les visages changent suivant les angles de vue et il faut se convaincre que la montagne convoitée est bien ce tas de caillou.
Un petit repérage aux heures vespérales permet d’imaginer un cheminement raisonnable. Mais on voit pas tout. Merde on a pas de drone. Ça aurait permis de voir mais ça nous aurait avancer à quoi ? Plus de plaisir de la découverte, de l’inconnu qui est quand même le sel de notre activité.
Levé tôt, le glacier semble passé au prix de quelques détours, puis de quelques montées descentes dans les crevasses; super école de glace en tous cas pour le jeune qui accompagne.
Éviter les zones de séracs, de ponts de neige fragilesEt puis renoncement, ne pas insister trop est une façon de rester courtois avec son rêve.
Reste le chemin parcouru, les valeurs partagées et transmises et puis rien d’autre que les traces des pointes des crampons sur ces quelques milliers, million, ( encore beaucoup quoi) de mètre cube de glaces.
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